« Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux… »

Ce que Dieu fait pour vous, faites-le aussi pour les autres. « La mesure dont vous vous servez pour les autres servira aussi pour vous ». Souvent nous recevons plus que nous ne donnons ! L’Esprit nous donne de comprendre et de mettre en œuvre l’évangile de ce jour, qui nous invite à aller au-delà de ce qui est raisonnablement juste.

Là où Matthieu invite à être parfait comme Dieu est parfait, Luc appelle à être miséricordieux, qui peut se traduire par compassion. « Compatir » ; « souffrir » n’est-ce pas ce que le Christ a fait pour nous, plus particulièrement sur la croix ?

Ces versets sont difficiles à recevoir. Ils soulignent ce qui différencie le chrétien et nous invitent à implorer l’Esprit de venir au secours de notre faiblesse (Rm 8, 26). Ils ne nous incitent pas à être aveugles sur les comportements « inadmissibles », mais à ne pas identifier ou réduire leurs auteurs à ces actes.

Reconnaissons humblement que la Parole de Dieu de ce dimanche va au-delà de ce que nous savons déjà. Elle bouscule incontestablement nos habitudes de pensée. David épargne la vie de Saül, un roi pourtant rempli de haine et de violence. Paul voit dans le Christ celui qui nous offre sa vie alors que nous étions destinés à la mort. Luc raconte ce qui l’a le plus étonné en Jésus. Il retient les actes et les paroles par lesquels il invitait ses contemporains à changer leur manière d’agir.

Ce désintéressement n’est pas notre premier réflexe. Pourtant il caractérise le disciple du Christ et le distingue des païens ou de ses opposants. Remarquons que la récompense ne viendra pas des hommes, mais du Seigneur lui-même. La grâce que Dieu nous fait est de lui appartenir. Lorsqu’il habite en nous, nos actes se mettent à lui ressembler.

Père José