« La devise du disciple : « Aller de l’avant ! »

Jésus prend avec courage la route de Jérusalem qui est située dans les montagnes où il se doute qu’il sera trahi, qu’il mourra, qu’il y laissera sa vie. Saint Luc nous présente Jésus au moment où il décide de se lancer, d’aller jusqu’au bout de sa vocation, de sa mission, d’être lui-même. Ce qui n’est pas facile. Ceci étant acquis, comment conserver une motivation évangélique dans nos choix ? Malgré les hauts et les bas, il s’agit de tenir la route avec persévérance, de suivre Jésus et comme lui de toujours regarder en avant. Dans cette suite et cette imitation de Jésus, celui-ci en réponse aux apôtres et à certains auditeurs nous indique ici quelques pièges à éviter.

Le premier c’est l’intolérance illustrée par l’attitude des apôtres Jacques et Jean qui sont prêts à faire venir la foudre sur les Samaritains : « que le feu tombe du ciel pour les détruire ». Nous n’avons pas à devenir des disciples rigides et fermés. Par ailleurs, ne pas pouvoir faire le bien à autrui ne donne aucun droit de lui faire du mal. D’où l’interpellation vive de Jésus qui ne se reconnaît pas dans cette attitude.

Le deuxième piège que Jésus signale c’est celui de l’attachement désordonné aux biens de ce monde qui passe, aux biens terrestres. Jésus, le Fils de l’homme, n’a pas d’endroit où reposer sa tête. À l’exemple de son maître, le disciple ne s’appartient plus. Il accepte de quitter sa zone de confort et de se donner sans compter. Il se garde libre en tout.

Le troisième piège c’est la remise à plus tard, la fameuse « procrastination ». « Laisse-moi d’abord » enterrer mon père, faire mes adieux, prendre du bon temps, penser à moi… « Laisse-moi d’abord » quelle belle excuse pour ne rien faire maintenant. Le Seigneur crée du neuf dans nos vies. On ne peut le trouver dans les tristesses de ce monde. La liberté du disciple est à ce prix, car le Seigneur ne peut habiter un cœur trop encombré.

Être chrétien n’est pas facile, car chacun peut se heurter aux préjugés. Pourtant Jésus parle à notre cœur. Il nous interpelle de diverses façons. Ces appels ne sont pas toujours évidents car nous sommes bien souvent occupés au travail, sur les réseaux sociaux, etc. et nos temps d’écoute se font rares parfois. Suivre le Christ, croire en dépit de toutes les forces contraires à la victoire de l’amour, voilà la condition fondamentale qui nous rend « bon pour le service » du règne de Dieu.

C’est là, la grande et vraie mission qui nous est confiée malgré nos doutes et nos faiblesses. Sachons l’accepter avec humilité mais aussi avec espérance et certitude.

Père José