Nouvelle traduction du Missel Romain

 

LA NOUVELLE TRADUCTION DU MISSEL ROMAIN
Les dix choses qui changent pour les fidèles

 

Une nouvelle traduction du Missel romain doit entrer en vigueur le 28 novembre prochain, premier dimanche de l’Avent.  

Un petit événement dans l’Eglise en France ! A partir du dimanche 28 novembre, tous les catholiques francophones entendront et useront de nouveaux mots pendant la messe tels que « consubstantiel au Père », « C’est pourquoi je supplie la bienheureuse Vierge Marie », « Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau ! », « Frères et sœurs »… L’entrée en vigueur de la nouvelle traduction du Missel romain – le livre rassemblant toutes les prières récitées pendant la messe – n’apporte pas de grands changements dans la liturgie eucharistique, mais offre l’occasion d’approfondir notre intelligence de la messe. L’objectif était également de se rapprocher du texte original latin. Un travail de traduction a donc été mené pendant quinze ans sous l’autorité de la Commission épiscopale francophone pour les traductions liturgiques.

A partir du 28 novembre, les fidèles entendront et réciteront donc les textes de la nouvelle traduction. En plus de la révision d’un certain nombre de prières, préfaces et dialogues rituels, une plus grande place est donnée au silence et à la gestuelle. Autre évolution, les adresses sont désormais inclusives : « frères et sœurs » au lieu de « frères » auparavant – Cette nouvelle traduction correspond au texte latin. Enfin, l’accent est mis sur l’eucharistie en tant que mystère.

1-SALUTATION DU PRÊTRE Au début de la célébration, le prêtre accueille les fidèles en leur souhaitant la présence du Ressuscité. La nouvelle traduction souligne cela en utilisant le mot « Christ ».

2-ACTE PÉNITENTIEL Le rite pénitentiel démarre désormais avec la mention « Frères et sœurs ». Une mention que l’on retrouvait déjà dans le missel latin. « Nous avons péché » remplace « nous sommes pécheurs », l’accent est donc mis sur l’acte plus que sur la personne. La Vierge Marie gagne le vocable de bienheureuse.

           Le prêtre : Frères et sœurs, préparons-nous à célébrer le mystère de l’Eucharistie, en reconnaissant que nous avons péché.

           L’assemblée : Je confesse à Dieu tout puissant, je reconnais devant vous, frères et sœurs, que j’ai péché en pensée, en parole, par action et par omission ;

                                    (On se frappe la poitrine en disant) : Oui, j’ai vraiment péché.

C’est pourquoi je supplie la bienheureuse Vierge Marie, les anges et tous les saints, et vous aussi, frères et sœurs, de prier pour moi le Seigneur notre Dieu.

3-GLOIRE À DIEU : Attention, dans le Gloire à Dieu, la nouvelle traduction privilégie le pluriel « les péchés » au singulier.
….Toi qui enlèves les péchés du monde, prends pitié de nous
Toi qui enlèves les péchés du monde, reçois notre prière ;

4-JE CROIS EN DIEU : Désormais, dans le symbole de Nicée-Constantinople, le terme « consubstantiel au Père, » remplace « de même nature que le Père », exprimant par-là l’identité de substance entre le Père et le Fils. Le symbole des Apôtres n’a quant à lui pas été modifié.

5-LITURGIE EUCHARISTIQUE : Le renouvellement des formules de la préparation des dons et de la prière sur les offrandes manifeste que Dieu est à la source de ce que nous lui offrons sous la forme du pain et du vin.

-Préparation des dons :

Tu es béni, Seigneur, Dieu de l’univers : nous avons reçu de ta bonté le pain que nous te présentons, fruit de la terre et du travail des hommes ; il deviendra pour nous le pain de la vie.

Tu es béni, Seigneur, Dieu de l’univers : nous avons reçu de ta bonté le vin que nous te présentons, fruit de la vigne et du travail des hommes ; il deviendra pour nous le vin du Royaume éternel.

-Nouvelle prière sur les offrandes

Prêtre : Priez, frères et sœurs : que mon sacrifice, qui est aussi le vôtre, soit agréable à Dieu le Père tout puissant.

Réponse de l’assemblée : Que le Seigneur reçoive de vos mains ce sacrifice à la louange et à la gloire de son nom, pour notre bien et celui de toute l’Eglise.

-Anamnèse

(1) Prêtre : Il est grand, le mystère de la foi :

     Assemblée : Nous annonçons ta mort, Seigneur Jésus, nous proclamons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire.

(2) Prêtre : Acclamons le mystère de la foi :

     Assemblée : Quand nous mangeons ce pain et buvons à cette coupe, nous annonçons ta mort, Seigneur ressuscité, et nous attendons que tu viennes.

(3) Prêtre :  Qu’il soit loué, le mystère de la foi : 

     Assemblée : Sauveur du monde, sauve-nous ! Par ta croix et ta résurrection, tu nous as libérés.

6-AGNEAU DE DIEU :

Outre le pluriel réitéré des « péchés », l’Agneau de Dieu se clôt désormais par « Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau » au lieu de « Heureux les invités au repas du Seigneur ». Une invitation à la communion permettant d’exprimer le mystère de l’Alliance avec Dieu.

Agneau de Dieu qui enlèves les péchés du monde, prends pitié de nous.
Agneau de Dieu qui enlèves les péchés du monde, prends pitié de nous.
Agneau de Dieu qui enlèves les péchés du monde, donne-nous la paix.

Voici l’Agneau de Dieu, voici celui qui enlève les péchés du monde.

Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau !

7-RITE DE CONCLUSION : Jusqu’à présent, le prêtre renvoyait les fidèles en disant : « Allez, dans la paix du Christ ». La nouvelle traduction offre trois autres formules possibles (au choix) :

(1) Allez porter l’Evangile du Seigneur.

(2) Allez en paix, glorifiez le Seigneur par votre vie.

(3) Allez en paix.

Assemblée :   Nous rendons grâce à Dieu.

8-LA PLACE DU SILENCE : « Une des nouveautés de cette traduction est la place importante laissée au « silence ». Comme le rappelle la Présentation Générale du Missel Romain (PGMR), « le silence sacré fait partie de la célébration ». Le nouveau missel indique ainsi un nouveau temps de silence après le Gloire à Dieu : Tous prient en silence quelques instants, en même temps que le prêtre. Puis, le prêtre, les mains étendues, dit la prière d’ouverture.

9-LA MISE EN AVANT DU CHANT : La nouvelle traduction rappelle également que la prière liturgique est une prière chantée. Elle accorde ainsi une certaine place au latin.

 

10-L’IMPORTANCE DE LA GESTUELLE : À plusieurs endroits, le nouveau texte précise les gestes du prêtre et ceux de l’assemblée. Il vient par exemple renforcer l’invitation à s’incliner lors de l’évocation du mystère de l’incarnation dans le Je crois en Dieu, ainsi que dans le symbole de Nicée-Constantinople et le symbole des Apôtres. Dans ce dernier, il est demandé de s’incliner de « Et en Jésus Christ, son Fils unique, notre Seigneur » à « né de la Vierge Marie ». Dans le symbole de Nicée-Constantinople, l’assemblée est priée de s’incliner pendant la phrase : « Par l’Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s’est fait homme ». Dans la liturgie, le corps participe à la prière de l’Église.