Méditation 8 du père José

 

L’Esprit Saint est le plus beau des cadeaux !

 

Dans sa lettre du 10 mai 2020 envoyée aux prêtres, aux diacres et à tous les acteurs en pastorale, notre évêque nous rappelait que « nous sommes au Temps Pascal en route vers L’Ascension et la Pentecôte. Et la première des choses qui nous revient est de préparer les cœurs de nos communautés et de tous les hommes à accueillir le don de l’Esprit Saint (…). Ce temps de Pâques, où nous nous réjouissons de la résurrection du Christ, est donc aussi le temps où nous nous rendons disponibles aux motions de l’Esprit Saint, où nous voulons être renouvelés dans la foi par son action en nous et dans les autres. C’est un cadeau que Dieu nous fait pour être avec nous à chaque instant ».

Oui, l’Esprit Saint prend soin de chacun d’entre nous. Il agit dans nos cœurs pour que nous portions du fruit et des fruits en abondance comme le dit saint Paul dans son Épître aux Galates : « charité, joie, paix, serviabilité, confiance dans les autres, patience, maîtrise de soi » (Gal 5, 23).

En cette période de pandémie, j’ai une pensée toute particulière pour tous nos catéchumènes, notamment ceux de notre Pôle Missionnaire qui auraient dû recevoir la force de l’Esprit Saint au cours de la Vigile de la Pentecôte. Ils sont la preuve vivante que l’Esprit souffle où il veut et comme il veut. Je reste toujours émerveillé devant les parcours étonnants de ces adultes qui ont été attirés vers le Christ par l’action de l’Esprit, bien évidemment, mais aussi grâce aux médiations des autres chrétiens qui sont souvent devenus leurs parrains et leurs marraines.

L’Esprit peut transformer non seulement nos frères et sœurs catéchumènes, mais également toutes personnes éloignées de Dieu, en hommes et femmes de bénédiction. Célébrer la Pentecôte nous entraîne dans une conversion profonde pour qui sait ouvrir son cœur avec foi et confiance.

L’Esprit Saint nous rend libres, alors que nous sommes souvent plongés dans le souci, « pré-occupés », occupés à l’avance… Il est, certes, quelque part normal que nous le soyons un peu en ce moment. Mais, de grâce, ne nous laissons pas enfermer par les craintes d’hier et d’aujourd’hui. Assumons les responsabilités qui sont les nôtres avec prudence et sérieux tout en goûtant aussi la paix du cœur, car les enfants de Dieu que nous sommes, se savent aimés et accompagnés par l’Esprit. Sachons donc sourire, car il n’y a rien de plus triste qu’un manque de lumière sur nos visages.

L’Esprit Saint est l’Esprit de la joie car il est Amour : « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (phrase de Jésus citée dans les Actes des Apôtres, 20,35 -). Joie des convertis, joie des pécheurs pardonnés, joie des pauvres comblés de grâce.

« N’ayez pas peur ! » Voici le message de Dieu qui traverse la Bible. Saint Jean-Paul II avait choisi cette parole de Jésus aux disciples, comme phare pour sa lourde charge pontificale. Le Seigneur connaît les dangers qui menacent les croyants mais il les rassure en leur rappelant sa présence chaque jour jusqu’à la fin du monde. Dieu, Emmanuel, « Dieu avec nous », fait route à nos côtés.

L’Esprit Saint nous guide au milieu des tempêtes. L’Esprit nous guide intérieurement par le désir qu’il éveille en nous et parfois en s’opposant à certains déplacements comme le raconte saint Luc dans les Actes des apôtres au sujet de l’apôtre Paul. Action mystérieuse qui est pourtant accordée à tous ceux qui prient, comme le partagent avec émotion les chrétiens qui relisent leur expérience de Dieu.

L’Esprit de patience qui nous fait durer dans les épreuves. Gardons en mémoire les quarante ans passés au désert par le peuple d’Israël, avant de parvenir en Terre promise… Ceci étant dit, je sais qu’aux yeux de certains d’entre nous, Dieu est trop lent. Ah ! Que nous ferions plus vite que lui ! Mais le Seigneur est fidèle. Loin de se décourager et de baisser les bras comme nous le faisons souvent, l’Esprit avance lentement mais sûrement.

L’Esprit qui nous rend confiance dans les autres. Il convient de s’intéresser à ce que les autres font dans le détail. La confiance suscitée par l’Esprit Saint relève de la foi en l’homme.

Les aumôniers de prison témoignent souvent, avec émerveillement, de la conversion des détenus dans les prisons de France. Ces expériences qui ne les laissent pas indifférents, nous rappellent que Dieu ne s’intéresse pas à ce que nous avons été, mais à ce que nous sommes.

On reconnaît l’action de l’Esprit à la communion qu’il engendre. Un prêtre, jadis engagé dans l’œcuménisme, aimait à comparer l’Esprit Saint à une couturière qui rapièce les tissus déchirés.

L’Esprit trouve son contentement dans la communication et dans la communion. Nous avons à l’invoquer pour dépasser les divisions et les incompréhensions.

L’Esprit de prière s’écrie dans nos cœurs « Abba ! Père ! » Le but de la prière est l’acquisition du Saint-Esprit et l’Esprit reçu prie dans nos cœurs.

C’est pourquoi maître Eckhart, dominicain allemand et théologien renommé du Moyen Âge, osait affirmer que « nous ne prions pas, mais que nous sommes priés ». L’Esprit nous façonne un cœur de fils dans le Fils unique de Dieu, pour prier comme lui et en lui : « Abba ! Père ! »

L’Esprit de vérité, nous fait connaître le mystère insondable du Christ. Il nous ouvre aussi à la vérité des autres.

Dans une de ses méditations écrite le 8 mai 2013, le pape François déclarait : Je voudrais m’arrêter sur le fait que l’Esprit Saint est la source intarissable de la vie de Dieu en nous… Laissons-nous guider par l’Esprit Saint, laissons-le parler à notre cœur et nous dire ceci : que Dieu est amour, que Dieu nous attend, que Dieu est le Père, il nous aime comme un véritable Père, il nous aime vraiment et ceci, seul l’Esprit Saint le dit à notre cœur.

Soyons attentifs à l’Esprit Saint, écoutons-le et avançons sur ce chemin d’amour, de miséricorde et de pardon. Oui, viens, Esprit Saint, prends soin de nous, sanctifie-nous !

Père José+