“La foi nous incite à la patience et à la prière.”
Quand tout va bien, il est facile d’être patient, mais notre patience est réellement mise à l’épreuve quand nos droits sont violés, qu’une autre voiture nous coupe la route, que nous subissons une injustice, que notre collègue de travail se moque encore de notre foi ou quand le confinement commence à peser sérieusement sur nos nerfs…
Certaines personnes pensent qu’elles ont le droit de se mettre en colère face aux irritations et aux épreuves. L’impatience ressemble à une sainte colère. La Bible décrit cependant la patience comme un fruit de l’Esprit (Galates 54,22), que tous les disciples du Christ doivent produire (1Thessaloniciens 5, 14) . Dans la Bible, la patience, c’est persévérer vers un but en endurant les épreuves ou en attendant patiemment que la promesse s’accomplisse.
J’ai bien conscience que nous sommes bien souvent très loin de ce qu’enseigne la Bible, car nous vivons dans une course effrénée, nous vivons dans une génération de zappeurs ! Une société où tout va vite et où on a tendance à s’impatienter et à abandonner trop vite, trop tôt. Nous avons la restauration rapide, des boutiques d’impression rapide, des ordinateurs toujours plus rapides, les changements d’huile express, les autoroutes, les images instantanées, le café instantané ; micro-ondes, livraison rapide, courrier express, messagerie instantanée, sans oublier les téléphones portables dernière génération. Nous mangeons de la restauration rapide et nous voulons des plans de régime rapides ! Combien de projets glorieux ont été avortés, combien de relations ont été détruites à cause de l’impatience !
Avant le covid-19 nous regardions notre société se déplacer à une vitesse vertigineuse et nous pensions que c’était bon et bien pour nous… bien que notre société ait toujours eu des attaques cardiaques qui tuent plus en un an que dans d’autres pays, parce que nous avons la maladie du « dépêchez-vous », du « Burn out » qui, en vérité, nous épuisent. Nous ne croyons plus au jour du repos, notamment le dimanche, parce que nous avons été trompés en pensant que nous devons faire toujours plus !
Je vois cette même pression exercée sur les enfants et les adolescents à l’école, au collège, au lycée… Avoir les meilleurs résultats, faire de plus en plus de sport, de musique, au point d’avoir un véritable agenda de ministre. Ils pensent qu’ils ont besoin d’être occupés en permanence. Mais il y a une attitude différente quand il s’agit de l’Église “Le moins semble, malheureusement, être souvent la devise !”
Mais regardons-nous, alors que cela ne va pas assez vite, nous accumulons frustrations sur frustrations. Dans d’autres sociétés, comme celle de Madagascar par exemple, je découvre, à travers le Père DO, que ces îliens savent prendre le temps du repos, de la convivialité, de la rencontre, alors que nous, nous avons l’épuisement, pour ne pas dire l’énervement…. Ils prennent le temps de la détente alors que nous, nous sommes devenus nerveux. Ils ont des relations, nous, nous avons des connaissances. Ils savent apprécier les choses simples de la vie, nous, nous voulons les choses toujours les plus grandes et les meilleures.
C’est triste à dire, mais je crois que nous avons perdu le fruit de la patience et nous avons besoin, avec l’aide du Seigneur, de le redécouvrir. Profitons donc de ce temps de confinement pour découvrir que la Bible parle beaucoup de patience. En la parcourant, on s’aperçoit combien cela est doux à l’âme, lorsqu’on passe par des moments de détresse ou d’afflictions, de se redire à soi-même les versets bibliques qui parlent de patience !
La patience est une vertu précieuse. Elle fait partie du caractère de Dieu. Dieu est patient. La patience fait partie du fruit que l’Esprit exprime en nous.
La patience est puissante ! Elle est connectée à la foi, à l’espérance et à l’amour. Elle nous permet d’attendre, avec persévérance, la manifestation des promesses de Dieu dans nos vies en général, dans nos familles, dans nos finances, dans notre ministère et dans les différents domaines dans lesquels on s’attend à Dieu. Il y a une puissance extraordinaire dans la patience !
Dans ce temps de confinement qui n’est, pour personne, une sinécure, je vous partage dix passages bibliques sur la patience que je vous invite à méditer :
« Il est bon d’espérer en silence le salut du Seigneur. ». (Lamentations 3, 26)
« J’espère le Seigneur de toute mon âme ; je l’espère, et j’attends sa parole.
Mon âme attend le Seigneur plus qu’un veilleur ne guette l’aurore. Plus qu’un veilleur ne guette l’aurore, attends le Seigneur, Israël » (Psaume 129, 5-6)
« L’amour prend patience ; l’amour rend service ; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil. » (1 Corinthiens 13, 4)
« Mieux vaut la fin d’une chose que son commencement. Mieux vaut un esprit patient qu’un esprit arrogant. » (Ecclésiaste 7, 8)
« Et pour ces motifs, faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu la connaissance de Dieu, à la connaissance de Dieu la maîtrise de soi, à la maîtrise de soi la persévérance, à la persévérance la piété, à la piété la fraternité, à la fraternité l’amour.
Si vous avez tout cela en abondance, vous n’êtes pas inactifs ni stériles pour la vraie connaissance de notre Seigneur Jésus Christ. » (2 Pierre 1, 5-8)
« Puisque vous avez été choisis par Dieu, que vous êtes sanctifiés, aimés par lui, revêtez-vous de tendresse et de compassion, de bonté, d’humilité, de douceur et de patience. » (Colossiens 3 :12)
« Que le Seigneur conduise vos cœurs dans l’amour de Dieu et l’endurance du Christ ! » (2 Thessaloniciens 3, 5)
« Frères, en attendant la venue du Seigneur, prenez patience. Voyez le cultivateur : il attend les fruits précieux de la terre avec patience, jusqu’à ce qu’il ait fait la récolte précoce et la récolte tardive. ». (Jacques 5, 7)
« Ayez la joie de l’espérance, tenez bon dans l’épreuve, soyez assidus à la prière. » (Romains 12, 12)
« Ayez beaucoup d’humilité, de douceur et de patience, supportez-vous les uns les autres avec amour. ». (Éphésiens 4, 2)
La prochaine fois que vous serez coincé dans un embouteillage, qu’un ami vous trahira ou qu’on se moquera de vous à cause de votre témoignage, comment réagirez-vous ? La réaction naturelle est l’impatience qui mène au stress, à la colère et à la frustration. Rendons grâce à Dieu de ce qu’en tant que chrétiens, nous ne sommes plus esclaves de notre « réaction naturelle », car nous sommes de nouvelles créatures en Christ. (2Corinthiens 5,17)
Le Seigneur nous donne maintenant sa force pour nous aider à réagir avec patience, en ayant pleinement confiance dans la puissance et dans les desseins de notre Père. « À ceux qui, par leur persévérance à faire le bien, recherchent l’honneur, la gloire et l’incorruptibilité, il donnera la vie éternelle. » (Romains 12,12)
Et comme le disait saint François de Sales : « S’il vous arrive quelquefois de vous impatienter, ne vous troublez point, mais remettez-vous rapidement et avec douceur »