Méditation 6 du père José

 

Pourquoi le mois de mai est-il devenu le mois de Marie ?

Quand le mois de mai revient et que la nature se pare de toute sa beauté, nous nous souvenons que ce mois est dédié à Celle que l’Écriture pare aussi de toute beauté, la Vierge Marie. C’est effectivement le mois où nous avons la coutume de l’honorer depuis longtemps et il est bon de continuer à le faire, notamment, en ce temps de confinement, car nos cœurs se sentent toujours proches de cette Maman auprès de laquelle on trouve toujours la consolation, l’espérance et le réconfort nécessaire.

Mais pourquoi le mois de mai est-il devenu le mois de Marie ? Peut-être parce que mai était considéré dans l’Antiquité comme défavorable au mariage. On aurait alors choisi ce mois pour fêter la Vierge Marie. C’est au début du XVIIIe siècle que la dévotion du mois de Marie est apparue à Rome. Elle s’est d’abord répandue en Italie sous l’influence des jésuites, puis à travers le monde… Que le pape François, un jésuite, ait décidé le 13 octobre 2013 de consacrer le monde au Cœur Immaculé de Marie n’est donc pas très étonnant !

Historiquement, c’est au XIIIe siècle que le roi de Castille, Alphonse X le Sage, avait déjà associé dans un de ses chants, la beauté de Marie et le mois de mai ; au siècle suivant, le bienheureux dominicain Henri Suso avait, durant l’époque des fleurs, l’habitude de tresser des couronnes pour les offrir, au premier jour de mai, à la Vierge. En 1549, un bénédictin, Seidl, avait publié un livre intitulé “Le mois de mai spirituel”, alors que saint Philippe Néri exhortait déjà les jeunes gens à manifester un culte particulier à Marie pendant le mois de mai où il réunissait les enfants, autour de l’autel de la Sainte Vierge, pour lui offrir des fleurs du printemps.

Un peu plus tard, les jésuites recommandaient que, la veille du premier mai, dans chaque appartement, on dressât un autel à Marie, orné de fleurs et de lumières, devant quoi, chaque jour du mois, la famille se réunirait pour réciter quelques prières en l’honneur de la Sainte-Vierge avant de tirer au sort un billet qui indiquerait la vertu à pratiquer le lendemain (pour cela nous pouvons utiliser la liste des bonnes résolutions). Cette dévotion mariale s’est perpétuée, de par le monde, jusqu’à aujourd’hui. Alors, en ce mois de mai, comme les enfants du Moyen Âge, offrons des fleurs et des prières à Marie !

Je rappelle volontiers que pas moins de cinq mois de l’année sont spécifiquement consacrés à la Sainte Vierge, dont celui que nous venons de commencer. Exceptés février et avril, tous les mois de l’année sont consacrés au Christ, à saint Joseph ou à la Vierge Marie. La dédicace d’un mois à une dévotion particulière est une forme de piété populaire relativement récente dont on ne trouve guère l’usage général avant le XVIIIe siècle. Avec mai, août, septembre, octobre et décembre, ce sont cinq mois de l’année consacrés à la piété mariale.

Faisons un tour du calendrier :

Janvier : c’est le mois du Saint Nom de Jésus, depuis son approbation par le pape Léon XIII, en 1902.

Mars : c’est le mois de saint Joseph, depuis son approbation par le pape Pie IX, le 12 juin 1855.

Mai : c’est le plus ancien et le plus connu des mois consacrés, il est officiellement depuis 1724, le mois de Marie.

Juin : c’est le mois du Sacré-Cœur depuis 1873 ; née au couvent des Oiseaux de Paris en 1833 et encouragée par Mgr de Quelen, archevêque de la capitale, cette dévotion fut approuvée par Pie IX quarante ans plus tard.

Juillet : c’est le mois du Précieux Sang depuis son approbation par Pie IX en 1850.

Août : C’est le mois du Cœur Immaculé de Marie.

Septembre : c’est le mois de Notre-Dame des Douleurs, depuis son approbation par Pie IX en 1857.

Octobre : c’est le mois du Rosaire. Né en Espagne, il a d’abord été approuvé par le pape Pie IX le 28 juillet 1868, avant d’être officiellement demandé par Léon XIII en 1883.

Novembre : c’est le mois des Âmes du Purgatoire, depuis son approbation par Léon XIII en 1888.

Décembre : C’est le mois de l’Immaculée Conception.

 

N’oublions pas de mentionner également que le « mois de Marie » atteint la France à la veille de la Révolution. La vénérable Louise de France, fille de Louis XV et prieure du Carmel de Saint-Denis, fait traduire certains ouvrages jésuites et devient une zélée propagatrice de cette dévotion mariale. Cet usage prend un caractère général après son approbation officielle par Pie VII et son enrichissement d’indulgences par le Saint-Siège, le 21 novembre 1815.

Rappelons, enfin, que depuis le 10 février 1638, la France est officiellement consacrée à la Sainte Vierge, suite au vœu prononcé par le roi Louis XIII.

Profitons donc de ce mois qui lui est dédié, pour remercier la Mère du Sauveur de sa puissante protection. « Le mois de mai nous encourage à penser à elle et à en parler d’une façon particulière », avait rappelé saint Jean Paul II, en mai 1979, lors d’une audience générale. « C’est en effet son mois. Le temps de l’Année liturgique et ce mois de mai, nous invitent à ouvrir nos cœurs à Marie d’une façon toute spéciale ».

Pour traverser, avec sérénité et foi en l’avenir, cette tragédie qui nous atteint tous, et forts de cette magnifique tradition du fleurissement, ornons donc de fleurs et de lumière la statue ou l’icône de la Vierge Marie qui se trouve certainement dans chacune de nos maisons et prions, chaque jour de ce mois de mai, en famille, la Vierge Marie, afin qu’elle intercède pour nous auprès de son Fils, notre Seigneur Jésus-Christ.

En allumant une bougie aux pieds de Notre Dame, nous pourrions conclure notre prière en prenant la prière du pape François à la Vierge Marie.

Ô Marie,

Tu brilles toujours sur notre chemin comme un signe de salut et d’espoir.

Nous nous confions à toi, Santé des malades, qui auprès de la Croix, a été associée à la douleur de Jésus, en restant ferme dans la foi.

Toi, Salut du peuple romain, tu sais de quoi nous avons besoin et nous sommes sûrs que tu y pourvoieras pour que, comme à Cana de Galilée, la joie et la fête reviennent après cette épreuve.

Aide-nous, Mère de l’amour divin, à nous conformer à la volonté du Père et à faire ce que nous dira Jésus, qui a pris sur lui nos souffrances et s’est chargé de nos douleurs pour nous conduire à travers la Croix, à la joie de la résurrection. Amen.

Sous l’abri de ta miséricorde, nous nous réfugions, Sainte Mère de Dieu.

Ne méprise pas nos prières quand nous sommes dans l’épreuve, mais de tous les dangers délivre-nous toujours, Vierge glorieuse et bénie.

Restons unis par la prière et ayons tous confiance en l’intercession de notre Maman du Ciel qui nous aime tant.

Père José+