La Semaine sainte expliquée – Le Triduum

 

En chemin vers Pâques…

Qu’est-ce que la Semaine sainte ?

 

« Nous voici rassemblés, au début de la Semaine sainte, pour commencer avec toute l’Eglise, la célébration du mystère pascal »  (Missel Romain) …

 

La Semaine sainte commence avec le dimanche des Rameaux et s’achève dans la nuit pascale.

Avec la fête de Pâques, qui célèbre la résurrection du Christ, ces jours constituent le sommet de toute l’année liturgique.

La Semaine sainte n’est pas une sorte de « grand théâtre » sacré nous faisant revivre l’histoire de la Passion : elle est toute entière, et dans chacune des célébrations, actualisation du mystère pascal, c’est à dire qu’elle nous fait entrer dans le grand passage de la mort à la Vie, dont la mort et la résurrection du Christ constituent la réalisation première et la promesse pour nous.

 

Dimanche des Rameaux et de la Passion

«  Les foules qui marchaient devant Jésus et celles qui le suivaient criaient : Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur » Matthieu 21,1-11

Six jours avant la Pâque juive (qui fête la sortie d’Egypte des hébreux, après un long temps d’esclavage), la foule acclame Jésus, lors de son entrée dans la ville : elle a tapissé le sol de manteaux et de rameaux verts (symbole de la vitalité), formant un chemin royal en son honneur.

En mémoire de ce jour, les catholiques viennent à l’église avec des rameaux (buis, olivier, laurier, palmier, selon les régions) que le prêtre bénit au début de la messe.

Les fidèles les emportent ensuite chez eux pour orner les croix, dans les maisons (dans certaines régions, on les dépose aussi sur les tombes, dans les cimetières) jusqu’au dimanche des Rameaux de l’année suivante.

Cette même foule qui a acclamé Jésus comme le Messie réclamera sa mort, peu de jours après. Le triomphe aura été de courte durée et, avec la lecture de la Passion, la liturgie réunit les deux aspects – gloire et abaissement du Christ – qu’elle va déployer dans le Triduum pascal.

Les prêtres portent des vêtements liturgiques rouges, couleur de la gloire royale et du sang versé.

 

Les trois premiers jours de la Semaine sainte nous acheminent vers le Triduum (mot latin signifiant un espace de trois jours) : ils ne célèbrent pas le « passage » lui-même, mais ils en préparent la célébration.

La messe chrismale  est proposée dans de nombreux diocèses. Durant celle-ci, l’évêque bénit les huiles saintes (huile des catéchumènes et huile des malades) et consacre le saint chrême qui servira pour les baptêmes célébrés lors de la vigile pascale, puis tout au long de l’année, pour les sacrements de baptême, confirmation et ordre.

Au cours de cette messe, les prêtres renouvellent leur promesse sacerdotale.

 

 

Le Jeudi saint : Institution de l’Eucharistie et du Sacerdoce 

Il commémore l’institution, par Jésus Christ, du sacrement de l’Eucharistie, lors de la Cène, dernier repas pris avec ses disciples, avant son arrestation.

Le Seigneur fait de ses apôtres les prêtres de la Nouvelle Alliance (c’est pourquoi il est de coutume de souhaiter une « bonne fête du sacerdoce » à tous les prêtres, ce jour là)

Durant la messe, le célébrant procède au rite du lavement des pieds qui reproduit les gestes du Seigneur, prenant la tenue de serviteur. L’Evangile du jour est celui où le Christ lave les pieds de ses douze apôtres (Jean 13,1-15).

Les prêtres revêtent des vêtements liturgiques blancs : couleur qui symbolise la joie et la pureté dérivant de la Foi et qui sont portés pour les grandes fêtes liturgiques de l’année.

A la fin de la messe, le Saint Sacrement est exposé pour l’adoration des fidèles qui veillent jusque tard dans la nuit : ils s’unissent à la prière du Christ et à ce que Jésus a vécu ce soir là. L’heure de l’épreuve approchant, il s’est rendu au Mont des Oliviers, dans le jardin de Gethsémani, avec ses apôtres, pour veiller et prier.

L’autel est dépouillé, la croix enlevée ou voilée – dépouillement qui nous rappelle que le Christ est entré dans sa passion dépouillé de tout …

 

Le Vendredi saint : célébration de la passion du Seigneur

Il marque le jour du procès, de la crucifixion et de la mort de Jésus-Christ.

Le Christ est arrêté : il est accusé de semer le désordre par ses enseignements et d’usurper le titre de Messie, c’est-à-dire de Fils de Dieu, envoyé pour sauver les hommes. Interrogé par Ponce Pilate, gouverneur romain de la région, il est flagellé par les soldats et condamné à être cloué sur une croix, supplice infamant et servile, alors réservé aux criminels.

Chargé de la croix, Jésus gravit la colline du Golgotha (littéralement « Mont du Crâne », autrement appelé Calvaire) et tombe plusieurs fois d’épuisement.

Crucifié, il expire au bout de quelques heures …

Descendu de la croix par ses proches, son corps est enveloppé dans un drap (le linceul) et mis au tombeau…

Aucune messe n’est célébrée le vendredi
Il est proposé aux fidèles un chemin de croix qui suit les étapes de la Passion.

Les chrétiens sont également appelés au jeûne (qui consiste à se priver de nourriture, suivant l’âge et les forces de chacun).

C’est un jour férié dans nombre de pays de tradition protestante, tels l’Allemagne ou les Etats-Unis. Ce n’est pas le cas en France, terre de tradition catholique (sauf en Alsace ou en Moselle, où de nombreux commerces baissent le rideau).
Traditionnellement, la Bourse de Paris est fermée, tout comme le lundi suivant – soit quatre jours sans cotation : le Vendredi saint interrompt l’activité du « temple » de l’argent …

 

 La vigile pascale

La Semaine sainte s’achève pendant la nuit du Samedi saint au dimanche de Pâques, avec la veillée pascale qui rassemble, par ses rites, tous les éléments du message de Pâques : le passage des ténèbres à la lumière, la victoire du Christ sur la mort.

C’est pourquoi, dans la nuit, le feu et le cierge pascal sont allumés, puis la flamme transmise aux fidèles.
C’est aussi durant cette vigile que sont célébrés les baptêmes d’adultes. A l’issue de leur chemin de catéchuménat, cette nuit pascale constitue un sommet pour leur initiation chrétienne.

C’est également l’occasion pour les fidèles de renouveler les promesses de leur baptême.

Les rites spécifiques aux sacrement d’initiation sont parlants : la plongée dans l’eau, symbole de mort et de vie, les nouveaux baptisés sont revêtus d’un vêtement blanc.

S’ils sont confirmés ce soir là, il y a le rite avec le saint chrême, marque de l’Esprit Saint. Avec toute l’assemblée, ils reçoivent le cierge allumé : tels des porteurs de la lumière de la Foi dans leur vie, ils participent à la liturgie eucharistique et communient pour la première fois.

Ce jour d’allégresse est marqué dans les églises par la couleur blanche ou dorée, symbole de la joie et de la lumière.

 

                       « Christ est ressuscité, Il est vraiment ressuscité, alléluia »