La résurrection de la chair

Qu’est-ce que la résurrection de la chair ?

 

Dans le credo, les chrétiens affirment : “Je crois en la résurrection de la chair”. Cet article de foi est sans équivalent dans les autres religions. Notre corps mortel est promis, lui aussi, à la vie éternelle.

La résurrection de la chair signifie la même chose que l’immortalité de l’âme, mais de façon plus riche. Le mot « chair » dans la Bible ne désigne pas nos cellules biologiques, il désigne la personne tout entière, l’être humain. « Toute chair verra le salut de Dieu », dit la Bible, et l’on comprend qu’il s’agit de tout être humain. « Le Verbe s’est fait chair » signifie que le Verbe s’est fait l’un de nous. La « chair » désigne la personne, l’être humain soumis à la souffrance, à la mort, au péché, etc.  Le mot « corps » en hébreu a la même signification. Quand Jésus dit « Ceci est mon corps livré pour vous », il ne parle pas de son corps biologique, il parle de sa personne dans sa condition humaine, mortelle, de son être tout entier. On aurait aussi bien pu traduire cette phrase par « C’est ma vie que je vous donne ». Cela dit, il n’est pas mauvais qu’on ait gardé la première traduction pour la liturgie, avec des mots anciens qui nous résistent un peu !

La résurrection concerne donc toute la personne. La chair telle que le christianisme la conçoit est la personne tout entière, corps, âme, esprit, tout ce qu’elle a bâti, souffert, aimé, toute sa vie. » La croyance dans la résurrection des morts est, depuis le début, un élément essentiel de la foi chrétienne.

Quelle différence avec la réincarnation ? La réincarnation suppose la dualité de l’âme et du corps, une même âme habitant successivement plusieurs enveloppes corporelles. Au contraire, le christianisme suppose l’unité profonde qui existe chez l’homme entre son corps et son âme. C’est la personne entière, avec sa personnalité, avec tout ce qu’elle a vécu dans sa vie qui va ressusciter ;

Le corps humain n’est pas une prison dont l’homme doit se libérer au plus tôt, un vêtement qu’il doit quitter au plus vite.

Sous quelle forme ressusciterons-nous ?

Chacun sait  bien que nous ne pouvons avoir de la résurrection que des représentations spatio-temporelles. Mais il nous faut les abandonner. La meilleure façon de répondre à la question, c’est peut-être ce que dit saint Paul dans le dernier chapitre de la première Épître aux Corinthiens. Paul utilise l’image du grain de blé qui doit être jeté en terre pour porter du fruit. Une fois en terre, le grain meurt et donne naissance à une tige, puis à un épi. Et Paul ajoute qu’entre le grain et l’épi, il n’y a aucune ressemblance, alors qu’il s’agit pourtant d’une même entité. Nous serons comme Jésus ressuscité, les mêmes mais tout autrement. Un autrement que nous ne pouvons pas nous représenter.

Père José+