La liberté

La liberté d’un point de vue chrétien !

La liberté est au cœur du christianisme et l’Eglise  n’a pas manqué d’en faire un élément central. La liberté s’exprime aussi bien dans la Bible hébraïque à partir de la sortie d’Egypte qui constitue la libération de l’esclavage, qu’à l’autre bout de la Bible, sous la plume de Saint  Paul qui dit que nous sommes appelés à la liberté. La liberté fait partie de notre ADN. La liberté fait partie de ce que nous sommes appelés à vivre et à offrir à nos enfants. Pour autant, il convient d’examiner ce qu’est la liberté dans la perspective chrétienne pour éviter un malentendu. En effet, la liberté chrétienne ne consiste pas à se détacher de tout, à tout rejeter, à vivre sans lien, sans attache. C’est ce que l’apôtre Paul exprime en disant que nous sommes appelés à la liberté, mais que cela ne doit pas se transformer en prétexte pour vivre selon la chair.

La première question à se poser est donc  qu’est-ce que la liberté ? Souvent, on définit la liberté comme le pouvoir de faire ce que l’on a envie de faire. Mais notre « envie » est-elle vraiment libre ? D’un point de vue chrétien, la volonté de l’homme est naturellement esclave du péché. Nous ne pouvons donc pas dire que nous sommes libres.

La création : Lorsque l’homme a été créé, il était dans un état d’innocence. Il avait la possibilité de faire le bien ou le mal, c’est-à-dire d’obéir ou de désobéir à Dieu, mais il n’avait pas la capacité de vouloir le bien et le mal, car il lui manquait la connaissance. Il devait simplement faire confiance à Dieu, Lui obéir. L’homme n’a donc pas été créé « parfait », mais avec la capacité d’atteindre cette perfection. Seulement pour accéder à cette « stature parfaite » dont nous parle l’Apôtre Paul (Ephésiens 4 : 13), il devait être éduqué par Dieu. C’est au terme de ce processus éducatif qu’il aurait été semblable à Dieu et qu’il aurait pu rentrer en pleine possession de son héritage. A ce stade là, tout en ayant la capacité de faire le bien ou le mal, il aurait eu, comme Dieu, plus que la volonté du bien.

La chute : Cependant, avant que cette éducation n’atteigne son but, l’homme prit une autre voie en écoutant une autre voix, celle du serpent. En goûtant au fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, l’homme accéda à la faculté de choisir entre le bien et le mal, mais cela se fit au prix de la désobéissance à Dieu. C’est la chute. Après cette chute, l’homme a donc en apparence gagné une liberté de choix puisqu’il peut désormais vouloir le bien ou le mal. Mais cette liberté est une fausse liberté car elle l’a rendu esclave du péché. C’est ce qu’exprime l’apôtre Paul dans la lettre aux  Romains (7 : 15-21). Cette incapacité de faire le bien a très vite entrainé l’humanité vers les pires horreurs, comme on peut le constater dès les premiers chapitres de la Genèse. Tout le travail de Dieu a donc consisté à ramener l’homme vers Lui et à le délivrer de cet esclavage du péché, pour ensuite pouvoir reprendre son éducation et l’amener au statut initialement prévu par lui.

L’Ancienne Alliance : Le péché était tel, que la faculté même de distinguer le mal et le bien fut brouillée. C’est pour cela qu’il était nécessaire, avant d’apporter le remède, que Dieu conduise l’homme à prendre pleinement conscience de son péché. C’est l’œuvre de la Loi.

La venue de Jésus : La Loi ayant révélé le péché de l’homme, Dieu peut alors apporter le remède : son fils Jésus-Christ qui  fut  vainqueur du péché. Par cette victoire, il a ouvert une nouvelle voie à l’humanité et, désormais, tous ceux qui acceptent d’être au bénéfice de son œuvre, deviennent à leur tour enfant de Dieu. (Romains 8 :1-4).

La stature parfaite : Toutefois, ce statut n’est que provisoire et nous sommes appelés à grandir en maturité afin d’être toujours plus conforme à Dieu Lui-même. La croix n’est donc pas une finalité, mais un nouveau point de départ. « J’ai été crucifié avec Christ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu » Galates 2 : 20. Cela sera pleinement réalisé lorsque, tout en ayant la possibilité d’action de péché, nous n’en n’aurons plus la volonté. C’est la situation parfaite dans laquelle se trouve Dieu et c’est ce qui correspond réellement à la pleine liberté. Etant Tout-Puissant, Il a la possibilité matérielle de faire le bien et le mal, mais étant aussi Amour parfait, il ne peut vouloir que le bien. Le bien s’identifiant d’ailleurs à sa volonté. « L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers: héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d’être glorifiés avec lui. J’estime que les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire à venir qui sera révélée pour nous. Aussi la création attend-elle avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu. » Romains 8 : 16-19.

Conclusion En conclusion, on peut dire que la véritable liberté ne consiste pas à pouvoir faire ce que l’on veut, car c’est là une illusion de liberté qui masque l’esclavage du péché, mais à être parfaitement conforme à Dieu, qui est l’Être libre par excellence, d’où ces quelques mots de Saint Jean qui nous  servirons  de conclusion : « Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté; mais nous savons que, lorsque cela sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’Il est. » 1 Jean 3 : 2.

                                                                                                                          Père José+