Journée mondiale de la vie consacrée 2021

La Journée de la Vie Consacrée

 

Voulue depuis 1997 par le pape Jean-Paul II, elle a lieu, chaque année, le 2 février, en la fête de la Présentation de Jésus au temple.

La présentation de l’enfant au temple, consacré au Seigneur, selon la prescription rituelle de l’époque, comme tout garçon premier-né, annonce le don de Jésus, par amour de Dieu et des hommes et l’offrande suprême de la Croix.

Bien qu’en fait et en droit, tout chrétien soit « consacré » au Christ par son baptême, cette expression appliquée à la vie religieuse souligne le caractère public d’un engagement plus radical.

 

Cette journée a donc une importance particulière pour toute personne consacrée qui, inspirée par le don bouleversant du Christ, aspire à son tour à donner sa vie et à tout abandonner pour marcher à sa suite.

C’est une journée placée sous le signe de l’action de grâce « parce qu’il est beau et juste de remercier le Seigneur pour le grand don de la vie consacrée qui enrichit et réjouit l’Eglise par la multiplicité des charismes et le dévouement de tant de vies totalement données au Seigneur et aux frères. »  (Jean-Paul II)

 

 

Elles sont trois !

 

Trois religieuses de la Sainte famille des Nécessiteux (Institut religieux fondé au Nigeria, en 1983, par un spiritain, le père Denis ONOJUJU) à vous ouvrir leur porte avec des sourires rayonnants qui réchauffent immédiatement, au cœur de la grisaille hivernale.

Peut-être connaissez-vous l’une d’entre elles, sœur Cynthia, en charge, depuis quelques mois, de divers services à la paroisse saint Louis (accueil, sacristie, catéchisme) ?

Avec sœur Marie-Stelina, responsable de la communauté, qui est également « aumônier » à temps partiel à l’hôpital de Montereau et sœur Germaine, les religieuses assurent une présence ainsi qu’un accompagnement moral et spirituel aux « accueilli(e)s » qui séjournent à  la Maison Magdalena, laquelle héberge, pour un séjour d’une durée plus ou moins longue, des personnes prostituées afin de leur offrir un cadre apaisant et structuré et de les former à un métier leur donnant la possibilité de se réinsérer dans la société.

 

En toute simplicité, les sœurs me reçoivent dans leur salle de communauté : leur bienveillance et leur simplicité permettent immédiatement de se sentir à l’aise et la conversation s’engage, de manière informelle, sur la vie religieuse …   Chacune raconte les origines de sa vocation et la difficulté à quitter sa famille, son pays natal (sœur Stelina et sœur Cynthia sont nigérianes, sœur Germaine congolaise), l’adaptation, dans les débuts du séjour, à la nourriture française … mais insistent surtout sur « la joie de servir Dieu avec un cœur sans partage », sur « le bonheur de vivre en intimité avec le Christ » et de « pouvoir, en accord avec le charisme de la congrégation, se consacrer au service des plus pauvres. »

   « Dieu est Amour », la devise de la congrégation (en igbo, langue vernaculaire) figure en bonne place, dans la salle communautaire, comme dans chacune des Maisons à travers le monde, car l’Institut, fondé au Nigéria, est également missionnaire, selon ses constitutions.

NB : l’igbo, langue de type nigéro-congolais, est l’une des langues nationales, la troisième du pays par le nombre de locuteurs.

Le pays igbo, région actuelle du Nigéria, correspond à l’ancien Biafra, marqué par une douloureuse guerre civile de 1967 à 1970. C’est une région majoritairement catholique, contrairement au reste du pays.

 

La vie religieuse n’est pas un « manque » (absence de liberté, privation de biens personnels, regrets de ne pas avoir d’enfants), poursuivent les sœurs : « C’est un choix de vie ! »

  On ne nous a pas forcées !

« La vie religieuse n’est pas une privation de droits … mais tout ce que le monde considère comme quelque chose d’important, nous considérons que ce n’est pas essentiel … »

« Et on a le temps de réfléchir à ce choix, avant l’engagement définitif (aspirantat, postulat, noviciat), de se former et de valider l’adaptation de chacune aux règles propres à chaque congrégation. »

 

  « La vie religieuse permet une plus grande liberté qui permet d’être toute à tous. »

« Le Seigneur m’a donné une plus grande famille et de nombreuses personnes à aimer » 

« Dans la vie religieuse, il n’y a pas de riches et de pauvres : chacune est à égalité avec les autres » (même si certaines assument une responsabilité particulière)

 

Les sœurs s’accordent également à souligner l’importance de la vie communautaire : « Quand on parle d’une sœur, on parle de sa communauté ! Une religieuse n’existe pas sans sa communauté et la communauté n’existe pas sans les sœurs. Les sœurs ne sont pas des individus (comme dans l’univers de l’entreprise) : si la vie communautaire n’existe pas, la vie religieuse n’existe pas ! » 

Catherine Philippe