Jour du pardon

 

Le « Jour du pardon » aura lieu le dimanche 24 mars 2024 à l’église st louis de Fontainebleau de 15h à 19h.

De nombreux prêtres seront présents pour confesser ou simplement rencontrer ceux qui le désirent.

« Le soir de Pâques, le Seigneur Jésus se montra à ses Apôtres et leur dit : ’Recevez l’Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis. Ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus’ » ( Jn 20,22-23 ).

C’est une belle démarche, et même si parfois cela nous parait difficile, beaucoup de personnes témoignent de la paix et de la joie reçues : c’est pourquoi il ne faut pas hésiter à venir et à en parler autour de vous.

Venez en famille ou avec vos amis, petits, jeunes et grands, pour recevoir le pardon de Dieu.

Pourquoi se confesser ?

« Au nom du Christ, nous vous en supplions, laissez-vous réconcilier avec Dieu ! » (2 Co 5, 20)

Depuis que le Christ a donné sa vie pour nous sur la Croix en adressant à son Père cette prière : « Père pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23,34), le pardon de Dieu nous est éternellement offert, et en plénitude ! Ce pardon, nous l’avons reçu au jour de notre baptême : mais qui d’entre nous pourrait dire, à la lumière de l’Evangile et de l’enseignement de l’Eglise, qu’il est toujours fidèle à la grâce de son baptême ?

Plus nous découvrons l’amour infini que notre Père du Ciel a pour nous et qu’il nous a manifesté en nous donnant son Fils unique, plus nous découvrons jusqu’où le Christ nous a aimés en donnant sa vie pour nous sur la croix, et plus nous pouvons prendre conscience de nos péchés, c’est-à-dire de nos manquements à l’amour, tant vis-à-vis de Dieu, que vis-à-vis de nos frères.

Mais ne pouvons-nous pas, alors, demander directement pardon à Dieu, dans le secret de notre cœur, en lui promettant de nous convertir ? Il est vrai qu’une telle démarche, qui nous est offerte, par exemple, au début de chaque messe, à toute sa valeur pour les fautes dites « vénielles », c’est-dire « légères ». Mais prendre appui sur cela pour en venir à penser que nous n’avons pas besoin « d’aller nous confesser » en allant voir un prêtre, c’est oublier que toute conversion véritable trouve sa source, non pas d’abord en nous, mais dans le don que Dieu nous fait de sa Miséricorde !

La parabole dite du fils prodigue (Luc 15), nous aide à comprendre cela. Ce jeune fils, qui a voulu prendre son indépendance vis-à-vis de son Père et être ainsi le seul artisan de son  bonheur, a fait la douloureuse expérience des conséquences de la vie qu’il a menée. Ayant reconnu sa profonde misère, il veut retourner chez son Père et lui dire : « Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi, je ne mérité plus d’être appelé ton fils. Prends-moi comme l’un de tes ouvriers ». Mais demandons-nous si sa vie est-elle alors véritablement transformée ? Est-il vraiment converti ? Et si ce n’est pas le cas, à quel moment le sera-t-il vraiment ?

La suite de la parabole nous le manifeste d’une manière magnifique : sa vie sera en fait transformée lorsqu’il découvrira que son Père, qui l’a toujours attendu, court vers lui, le serre sur son cœur et le couvre de baisers, lui redonnant sa pleine dignité de fils ! C’est alors qu’il découvre, et seulement alors, qu’il est un fils aimé, par-delà son péché, et que seul l’amour de son Père peut donner sens à sa vie et être la source de son bonheur. Ce jeune fils n’aura plus aucun désir de partir loin de son Père, reconnaissant que tout ce que le Père a est à lui. Ainsi que l’écrivait saint Jean Paul II : « toute conversion véritable trouve sa source dans l’expérience de la miséricorde ».

« Recevez l’Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis ; ceux à qui vous les maintiendrez, ils leur seront maintenus » (Jn 20, 22b-23).

En nous donnant son pardon à travers ses prêtres, Dieu nous manifeste que c’est Lui qui nous réconcilie avec Lui. Lorsque le prêtre nous dit ces paroles : « Et moi, au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit, je te pardonne tous tes péchés », il est le signe sacramentel de la présence du Christ qui nous offre gratuitement le Pardon du Père par le don de l’Esprit. Nous faisons alors l’expérience même que le fils de la Parabole a faite. Nous découvrons à notre tour que seul l’amour miséricordieux du Père est la source de la vraie vie, de la vraie joie et de la paix.  Par la grâce de ce sacrement, Dieu Lui-même, par le don de son Esprit, vient toucher nos cœurs pour les retourner en profondeur vers lui et nous réconcilier avec Lui : il nous donne la grâce d’avoir une véritable contrition de nos fautes et le désir ardent de nous convertir. Nous sommes alors également réconciliés avec nous-mêmes, avec notre passé, car nous faisons personnellement l’expérience du fait que la miséricorde de Dieu est plus puissante que tout le mal que nous avons commis.

Si le prêtre est le « ministre du Christ » il est également le « ministre de l’Eglise », représentant aussi celle-ci et nous réconciliant avec elle, et donc avec tous nos frères : en effet tout péché, aussi caché puisse-t-il être, blesse le corps du Christ qu’est l’Eglise. « Qui s’élève, élève le monde, qui s’abaisse, abaisse le monde », écrivait Elisabeth Leseur. Nous sommes tous reliés les uns aux autres : c’est le grand mystère de la communion des saints. lorsque je choisis de croire et d’aimer en vérité, j’aide tous les hommes à croire et à aimer, mais lorsque je pèche, c’est malheureusement l’inverse qui a lieu.

Pour nous ouvrir au don de cette grâce, le Seigneur nous appelle donc à reconnaître humblement nos péchés en les avouant à un prêtre qui a grâce et mission pour le « représenter » (c.-à-d. « le rendre présent »), à les regretter, avec la ferme intention de nous convertir, avec l’aide de la grâce reçue dans le sacrement.

« Mon fils était mort, et il est vivant, il était perdu, et il est retrouvé ! » (Lc 15, 11-32)

Le pardon ainsi reçu est source de joie et de paix ! Il est l’occasion d’une véritable « résurrection intérieure », d’un renouvellement de notre cœur dans l’amour. Ayant accueilli la miséricorde de notre Père du ciel, réconciliés avec Lui, avec nous-mêmes, et avec l’Eglise dont les prêtres sont aussi les ministres, nous sommes rendus capables, par grâce,  de vivre d’une manière nouvelle, en vrais témoins de la résurrection !

Si l’Eglise nous demande d’accueillir ce don de la Miséricorde au moins chaque année, pour nous préparer à célébrer la fête de Pâques, n’hésitons pas à venir puiser plus fréquemment à cette source de vie, de résurrection, qu’est le sacrement de la réconciliation !

 

    Père Philippe Marchand