Interview Louis-Virsna LIP- séminariste

                                          

   Louis-Virsna LIP

Notre jeune séminariste, en stage à la paroisse Saint Louis, durant une partie des « petites vacances » scolaires et deux semaines durant l’été, est aussi présent que possible, en fonction des contraintes de sa formation et de son emploi du temps au séminaire… 

Bonjour, Louis !

Présente toi, s’il te plaît … 

J’ai 32 ans et je suis né dans une famille nombreuse, quatrième d’une fratrie de cinq : j’ai deux frères et deux sœurs.

Mon père, cambodgien, est arrivé en France juste avant que les Khmers rouges (mouvement politique et militaire communiste radical, d’inspiration maoïste qui a dirigé le Cambodge de 1975 à 1979) ne ferment son pays. Agé alors d’une vingtaine d’année, il a été contraint de travailler rapidement et a rencontré ma mère (originaire de La Chapelle-La-Reine ).
J’ai grandi dans un petit village, à côté de Lagny, où j’ai fréquenté le collège Moulin à Vent de Thorigny, puis le lycée technique René Cassin de Noisiel. Après mon Bac, j’ai poursuivi mes études dans le cadre d’un « BTS en mécanique et automatismes industriels », au lycée Pierre de Coubertin de Meaux : j’ai toujours aimé construire toutes sortes de choses !

Après un an en ATS (classe d’Adaptation pour Technicien Supérieur = année complémentaire pour la poursuite d’études en école d’ingénieur) à Champagne-sur-Seine, j’ai intégré l’ENSAM, à Châlons-en-Champagne.

   Je suis donc ingénieur des Arts et Métiers. Cela m’a ouvert de nombreuses portes et placé devant le dilemme de savoir ce que je veux faire de ma vie.

Et sur le plan de la Foi, quel a été ton itinéraire ?

J’ai été enfant de chœur et scout de France, j’ai fréquenté l’aumônerie et participé au « Festival Ados » de la Communauté du Verbe de Vie d’Andecy. En fait, j’étais assez curieux de tout… Je suis également allé à Taizé ! Je ressentais le désir de me donner, sans trop me poser la question du « comment ? »…

Le cheminement s’est effectué progressivement, dans la durée, à travers de petites choses …

Après une première expérience professionnelle dans une entreprise d’insertion sociale – je cherchais quelque chose qui ait « du sens » ! – je suis parti pour une expérience humanitaire d’une année en Indonésie, avec les MEP (Missions Etrangères de Paris), dans un foyer de jeunes, âgés de 11 à 17 ans.

Au delà d’un ambitieux projet de rénovation/reconstruction des bâtiments pour lequel nous avons levé des fonds importants, avec un autre volontaire, nous avons beaucoup travaillé sur le cadre éducatif pour ces adolescents.

Et au retour ? 

J’étais définitivement convaincu que je n’avais pas envie de poursuivre une carrière à l’international (!) et j’avais farouchement le désir de revenir sur du local : je suis convaincu que pour changer une société, il faut agir au niveau local et multiplier les initiatives à la base.
Au delà des questionnements qui m’ont toujours habité sur l’éducation et l’écologie, je me suis intéressé à la façon dont on peut contribuer à construire une communauté.      Comment amener une communauté à faire des projets qui perdurent (au delà des personnes qui en ont été les initiatrices) ? Comment pérenniser les initiatives impulsées au départ ?

Et ensuite ? 
J’ai repris, pour quelques mois un travail dans le secteur du BTP … mais je sentais qu’il fallait que je règle, en priorité, la question de mon état de vie : à la fin de cette nouvelle expérience professionnelle, j’ai alors effectué une année de discernement à la Maison Saint Augustin (année de formation et de fondation spirituelle du diocèse de Paris, en vue du ministère de prêtre diocésain : elle précède l’entrée au Séminaire).

Au terme de cette année de grâce – 12 mois pour Dieu je suis entré au séminaire, à Ars

Pourquoi Ars ?

C’est un choix de l’évêque, Monseigneur Nahmias qui, en fonction de la personnalité de chacun, oriente vers tel ou tel lieu de formation. Le séminaire est dans un village, en pleine campagne et il n’y a pas grand-chose autour que la nature à contempler ! C’est un cadre porteur, avec une forte coloration pastorale et sacerdotale, et un lieu béni, pour une formation au ministère pastoral diocésain, sur les pas de saint Jean-Marie Vianney.
Je suis actuellement en troisième année (sur sept, au total). Je termine ma seconde année de philosophie, après l’année de propédeutique, avant d’entamer le cycle de théologie.
C’est un long chemin qui n’est pas exempt de doute, mais le doute est un moteur qui m’invite à approfondir davantage et à creuser : cela évite de rester sur place ! 

Comment vois-tu les choses, d’ici quelques années ?
Je me vois en paroisse !

L’importance du lien fraternel me semble essentiel dans la vie d’une communauté ecclésiale. On ne fait pas Eglise seul, mais en lien avec les autres !

J’observe, lors de mon stage bellifontain, qu’un grand nombre de laïcs -hommes et femmes – sont impliqués, avec de vraies responsabilités, dans la vie de la paroisse.

Oui, je me sens à ma place et je veux toujours me donner au service de mes frères pour l’amour de Dieu…

Bonne route Louis et MERCI pour ton engagement !

A bientôt        

Propos recueillis par Catherine PHILIPPE