Exhortation apostolique

 

« Soyez dans la joie et l’allégresse » (Mt 5, 12)

Exhortation apostolique « Gaudete et exsultate », sur « l’appel à la sainteté dans le monde actuel » 

Ecouter l’enseignement du Père José Antonini

Présentation

Le pape François publie ce lundi 9 avril 2018, fête de l’Annonciation, son cinquième grand document (après Lumen fidei, Evangelii gaudium, Laudato si’, Amoris laetitia), l’exhortation apostolique « Gaudete et exsultate », sur « l’appel à la sainteté dans le monde actuel ». Elle est en date du 19 mars.

Le titre seul traduit un appel à la joie chrétienne. Les dates suggèrent deux modèles de sainteté : Marie et Joseph.

Le ton est vraiment celui d’une exhortation avec un étonnant usage du tutoiement, très neuf dans un document pontifical, qui le rend très vivant, personnel, interpellant, accessible à tous.

Le pape y invite chacun à discerner l’appel à sa propre sainteté, dans sa situation propre, « chacun à sa manière », tous y étant appelés, et à ne pas se contenter d’une « existence médiocre ».

Il ne s’agit rien moins que de « refléter Jésus-Christ dans le monde d’aujourd’hui ».

Et il indique en quelque sorte des portes d’entrée dans la sainteté, tout en signalant les chausse-trappes, les fausses portes qui n’y conduisent pas.

Il indique aussi des critères d’un discernement chrétien, ainsi que la « Charte du chrétien », et un chemin de « bonheur ».

Il invite en somme à un chemin de « liberté », une liberté qui est une vie dans « l’Esprit Saint », avec les saints connus ou inconnus pour compagnons de route.

On retrouve dans le document des éléments que le pape a déjà traité ailleurs sous d’autres formes et qu’il a voulu réunir ici.

Par exemple, la Charte du chrétien: les Béatitudes et le jugement dernier de Matthieu 25. Dans ce petit bijou de commentaire des Béatitudes il semble que le pape dise, il suffit que tu en vives une, c’est une porte pour entrer dans la sainteté.

Autre exemple : les nouveaux gnosticisme et pélagianisme, comme obstacles à la sainteté. Il en a déjà parlé à la curie romaine et ces deux nouvelles formes de ces vieilles hérésies ont fait l’objet d’un document récent de la Congrégation pour la doctrine de la foi, mais ici le pape en fait un petit exposé pédagogique « pour tous ».

Souvent déjà, le pape a parlé de la joie chrétienne et de l’humour: il cite de nouveau ici la prière de Thomas More et Philippe Neri. Il montre aussi que la mauvaise humeur est un signal que l’on s’égare en dehors du chemin de la sainteté. Et la rigidité qui va souvent avec la mauvaise humeur s’oppose à la liberté dans l’Esprit Saint.

Le combat spirituel, le pape en a déjà parlé, aussi notamment à la curie romaine, ou lors de son récent pèlerinage sur les pas du Padre Pio : il avait fait remarquer que si les chrétiens ne croyaient pas à l’existence du démon, ils devaient demander à l’évêque de faire une catéchèse sur le sujet. Eh bien la catéchèse, la voilà! Le pape cite Paul VI sur l’existence d’une créature malfaisante : « Le mal n’est pas seulement une déficience mais une efficience, un être vivant, spirituel, perverti et pervertisseur. Réalité terrible, mystérieuse et effrayante. »

Mais ce dévoilement du mal n’advient qu’au chapitre 5, après « l’appel à la sainteté » (chapitre 1), les deux ennemis subtils de la sainteté (gnosticisme et pélagianisme, chapitre 2), « à la lumière du maître » (Béatitudes, Matthieu 25, chapitre 3) et avoir équipé le chrétien pour son attachement au Christ ressuscité et vainqueur par son amour: les « caractéristiques de la sainteté dans le monde actuel » (chapitre 4), le chapitre peut-être le plus neuf avec les pages sur le discernement spirituel.

 

Synthèse officielle élaborée par le Vatican.

Pour en savoir plus : Exhortation Gaudete et exsultate