Découverte du caveau de l’abbé Charpentier

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Messire Noël Eugène Charpentier

Archiprêtre, curé de Fontainebleau de 1843 à 1874

 

La récente découverte, très émouvante, du caveau où repose l’abbé Charpentier, dans le sol de la chapelle Notre-Dame de Franchard, est l’occasion de faire mémoire de l’homme et de l’œuvre. Si l’homme est qualifié de « vénérable et discrète personne » dans l’oraison funèbre qui lui ait dédiée le 16 février 1874, l’archiprêtre, dans l’exercice de ses fonctions, apparaît aux yeux de ses contemporains comme un homme déterminé, un habile négociateur mais aussi, et surtout, un pasteur zélé.

  Nous lui devons l’église Saint-Louis dans ses volumes actuels. Lançant un vaste chantier de travaux d’agrandissements qui durera dix ans, l’abbé Charpentier préside à la pose de la première pierre le 7 juin 1859. Le chantier ouvre par l’ouest, du côté de la rue de la Paroisse, sans que le culte soit interrompu. Les bas-côtés sont élargis pour créer des chapelles. Dans le prolongement de la nef, le transept est agrandi en proportion. Le chœur s’épanouit vers l’est où les chapelles, dédiées au Sacré Cœur et à saint Joseph, s’ouvrent désormais sur un déambulatoire. Pour leur décoration, on fait appel à un peintre décorateur, Alphonse Vallot, en 1863. L’année précédente, l’archiprêtre a demandé qu’un badigeon de couleur couvre les murs de la nef. Cette première tranche de travaux s’achève par la construction des voûtes et les renforts de charpente indispensables pour un bon maintient des couvertures pour l’essentiel en ardoises d’Angers.

Deux réalisations importantes restent encore à mettre en œuvre.  En gestionnaire averti, soutenu par le Conseil de fabrique, l’abbé Charpentier lance une souscription publique pour réunir les fonds nécessaires à la construction de la grande chapelle mariale à laquelle il tient tant. Qui, mieux que l’ensemble des habitants, peut répondre à l’appel lancé par l’abbé si ce ne sont les Bellifontains eux-mêmes ? L’archiprêtre en est persuadé. Il a ce mot charmant : avoir recours à la générosité impériale qui a déjà tant fait serait « une indiscrétion  ». En quelques mois, trois cent soixante-dix donateurs offrent leur participation !

      La pose de la première pierre est célébrée le 2 juillet 1864. La chapelle est bénie le 11 mai suivant par Monseigneur Allou en présence de nombreuses personnalités. On rend hommage à la générosité de Napoléon III et de l’impératrice Eugénie. Le décor monumental est particulièrement soigné. La voûte, peinte en bleu-gris, est constellée d’étoiles. Les vitraux sont confiés à un atelier parisien. Une grande statue de la Vierge, commandée à la Compagnie des Hauts Fourneaux et Fonderies du Val d’Osne (Lyon), est placée sur le dôme pour parachever l’œuvre en 1865.

Afin de mettre la façade occidentale en harmonie avec les travaux exécutés, on décide de reconstruire le portail principal. Les travaux durent une année (1867-1868).

L’œuvre de l’abbé Charpentier ne s’arrête pas là. Comme l’atteste les archives de la paroisse, le curé accorde une attention particulière au  mobilier et aux grands décors peints. La chapelle des Morts (ou des Trépassés) est ornée d’un décor figuratif peint par Devaux. L’abbé réfléchit enfin au renouvellement des vitraux des fenêtres hautes.

L’abbé Charpentier s’éteint le 13 février 1874 après avoir reçu les derniers sacrements. Sans doute assisterait-il aujourd’hui aux réunions de chantier avec une joie certaine. Faire œuvre de sauvegarde en embellissant l’église est le plus bel hommage que nous pouvons tous lui rendre.

 Nathalie Ensergueix       (Montigny-sur-Loing)