Communion des Saints 

« Communion des Saints » ou dans quelle mesure dépendons-nous tous les uns des autres ?

 

 

L’expérience nous enseigne que nous ne vivons pas seuls dans le monde. Nous avons tous besoin les uns des autres : pour nous nourrir, nous déplacer, pour apprendre… Chacun participe au bien de l’ensemble selon ses propres capacités. La  diversité est alors indispensable, comprise  non pas comme une hiérarchie, comme s’il existait des activités plus importantes que d’autres, mais comme un appel à la complémentarité. L’unité du corps est marquée par cette diversité : « le corps ne se compose  pas d’une seule partie, mais de plusieurs. » (1 Cor 12, 14-22).

Cette interdépendance déjà présente dans la société l’est encore plus au niveau de l’Église. Personne ne peut ou ne doit s’estimer plus ou moins important face à l’ensemble. Saint Paul illustre cette idée en faisant parler le pied : « je ne suis pas une main, donc je n’appartiens pas au corps. En utilisant ce langage, Saint Paul  explique aux membres de la Communauté qui pourraient se croire inférieurs ou exclus qu’ils font partie du même corps, au même titre que des membres apparemment plus éminents. Dans cette communion, chacun a  une place inédite qui lui  est propre. C’est dans la mesure où chacun assume ses aptitudes  qu’il contribue au bien de tous. Si le pied se prenait pour la main, qu’en serait-il de la marche ?

Dans toute communauté, il est tentant de croire que certaines responsabilités ou fonctions sont mieux reconnues que d’autres. Saint Paul met en garde contre une telle conception : « si tout le corps n’était qu’un œil, comment pourrait-il entendre ? La fonction de l’œil est de voir, et le corps a besoin de l’oreille pour entendre. La variété et la complémentarité des fonctions dans le corps ont été voulues par le Créateur : « Dieu a disposé chacune des parties du corps comme il l’a voulu.

La Communion de Saints, cette communauté qui vit de la Vie même du Christ est la réponse la plus pertinente au « chacun pour soi » et à l’individualisme. Le chrétien ne vit plus et ne meurt plus pour lui, mais pour les autres. Tout acte de charité, si petit soit-il, concerne des millions d’hommes et de femmes, les vivants comme les défunts, avec lesquels nous sommes invisiblement reliées en Jésus-Christ.

Cette unité est le signe de la communion de tous les chrétiens dont la source est la communion entre le Père, le Fils et l’Esprit Saint. Cette communion et cette unité trouvent leur cohérence dans le Christ qui assure la croissance de l’ensemble de la communauté. Saint Paul exploite le corps pour illustrer comment la diversité des membres d’une communauté doit contribuer à l’unité de l’église.

Le risque est grand de se sentir exclu ou rejeté, à cause d’un sentiment d’infériorité ou d’inutilité, mais il est plus grand encore d’imaginer que l’on est au-dessus des autres, et qu’il est possible de vivre sans. Dans la société,  cette illusion s’appelle l’individualisme  et l’indifférence, ce qui n’est pas concevable dans l’Église où chaque membre est indispensable à la communauté. Cette solidarité spirituelle qui relie tous les membres de l’Église depuis l’origine invite chacun à assumer pleinement sa responsabilité de chrétien : « l’œil ne peut donc pas dire à la main : je n’ai pas besoin de toi ! »

Le Seigneur a voulu son Église de telle façon que tous aient besoin les  uns des autres. Cette logique fait une place aux plus faibles qui parfois se sentent écartés par le monde, mais qui sont cependant uniques aux yeux de Dieu : « bien plus ,les parties du corps qui paraissent les plus faibles sont indispensables ».