Canonisation du bienheureux Charles de Foucauld

 

 Le bienheureux Charles de Foucauld sera canonisé le 15 mai 2022

 

Les fidèles attendaient cette nouvelle avec impatience.
Le religieux français Charles de Foucauldprêtre diocésain, né à Strasbourg le 15 septembre 1858 et mort à Tamanrasset en Algérie le 1er décembre 1916, connu pour avoir vécu en ermite dans le désert du Sahara, sera canonisé le 15 mai 2022 à Rome aux côtés de six autres figures du catholicisme, dont le père César de Bus, lui aussi français, fondateur de la Congrégation des Pères de la Doctrine chrétienne.

Le vicomte Charles-Eugène de Foucauld est devenu orphelin à l’âge de 6 ans. Élevé par son grand-père, il suit des études à l’école militaire de Saint-Cyr, avant de devenir moine trappiste. Il rejoint ensuite le Sahara algérien où il vit en ermite chez les Touaregs.

Ses travaux sur ce peuple font encore autorité. Charles de Foucauld a notamment signé « Dictionnaire touareg-français, dialecte de l’Ahaggar », ainsi que plusieurs lettres et cahiers de réflexion. Il est assassiné en 1916 à Tamanrasset (Algérie), dans des circonstances mystérieuses.

Mais comment a-t-il rencontré Dieu ?

 Une conversion renversante qui lui a donné la foi

Le riche héritier débauché et indiscipliné à ermite retiré dans le désert d’Algérie, Charles de Foucauld (1858-1916) a vécu, en effet, une conversion plutôt renversante. Ce chemin a pourtant été long et laborieux mais l’éveil à la vraie foi de cet homme extraordinaire remonte à un instant bien précis : une confession inattendue à l’église saint Augustin à Paris.

Ce jour d’octobre 1886, L’abbé Huvelin, le directeur de conscience de sa chère cousine Marie que cette dernière lui a conseillé d’aller voir, est bien occupé au confessionnal. Alors Charles s’agenouille sur un prie-Dieu et courbe la tête. Il repense encore à son triste passé sans Dieu qu’il trouve aujourd’hui si vide de sens.  « Mon Dieu, dit-il, si vous existez, faites que je vous connaisse ». Il répète cette formule comme une litanie encore et encore. Les secondes deviennent des minutes. Les minutes deviennent des heures. Mais pour Charles, le temps s’est arrêté et il serait resté une éternité ainsi si une main ne s’était posée sur son épaule pour le ramener à la réalité. Mais lorsqu’il lève les yeux, il ne voit personne. N’était-ce qu’une impression ? C’est alors qu’il voit l’abbé Huvelin sortir du confessionnal. Il se lève et de ce pas, le rejoint.

– Bonjour mon père. Je suis Charles de Foucauld. J’aimerais que vous me parliez de Dieu. Je voudrais avoir des lumières sur Lui.

– Confessez-vous ! réplique l’abbé

– Mais je ne suis pas venu pour cela…

– Confessez-vous.

Réalisant qu’il ne pourrait avoir de réponse sans adhérer à cette vive requête, Charles obéit docilement. Il s’agenouille et confesse douze années de fautes. Le père Huvelin lui donne l’absolution… et soudainement, le gouffre de son âme disparaît et devient un puits de lumière qui brûle l’ombre du doute qui planait dans l’esprit de l’ancien soldat. Une nouvelle conviction le saisit au cœur : Dieu est là, tout près. Et il l’appelle.

– Ah mon père, s’exclame-t-il, submergé par la clarté, que dois-je faire pour servir le Seigneur et propager cette lumière ? Que dois-je donner ? Où dois-je aller ?

– Calmez-vous, Charles. Cette soudaine passion peut être éphémère. Apprenez d’abord à la tirer de votre prière et de votre vie quotidienne. Lisez l’Evangile, apprenez des saints. Si Dieu vous appelle réellement, le temps n’aura pas d’emprise sur cette vocation.

Si l’abbé Huvelin reste prudent face à la nature impulsive de Charles, la vocation, elle, est bien réelle. Il suggère au nouveau croyant de partir en pèlerinage en Terre Sainte, en Galilée et en Judée pour y découvrir la vie du Christ parmi les hommes. Mais sur le champ, il lui propose aussitôt de communier.

Au cours de ses pèlerinages, Charles est séduit par l’image du Christ souffrant. C’est décidé : il sera pauvre parmi les pauvres. La Providence divine veut, qu’une fois consacré, il retourne en Syrie puis en Algérie dans ce monde arabe qu’il aime pour tenter de fonder une communauté et convertir. Si ces deux missions n’aboutissent pas, tous ceux qui croisent son chemin trouvent en lui une humanité honorable et digne d’amitié.

Charles de Foucauld trouvera la mort à Tamanrasset où il est tué par un jeune rebelle touareg lors d’une invasion du fort de l’Assekrem, le 1er décembre 1916.

 

Béatifié en 2005

Le procès en béatification de Charles de Foucauld a commencé dans les années 30. La béatification est la première étape vers la canonisation : elle consiste, pour le Vatican, à reconnaître « l’héroïsme » d’un  religieux. Celui-ci est ensuite déclaré « bienheureux », et vénéré par une cité ou un diocèse en particulier. La canonisation permet d’étendre son culte à l’Eglise tout entière.

Reconnu « bienheureux » en 2005, Charles de Foucauld a accédé à la canonisation grâce à un miracle. Un charpentier a chuté accidentellement à Saumur (Maine et Loire) le jour du centenaire de la mort de l’ermite, en 2016. Il a survécu à une chute de 15 mètres et à un empalement sur un dard en bois. Sa survie a été attribuée par l’Eglise à « l’intercession spirituelle » de Charles de Foucauld, le propulsant au rang de saint.

Prière de Charles de Foucauld

Chanter avec la chorale du pôle

Mon Père,

Je m’abandonne à toi,
fais de moi ce qu’il te plaira.
Quoi que tu fasses de moi,
je te remercie.

Je suis prêt à tout, j’accepte tout.
Pourvu que ta volonté
se fasse en moi, en toutes tes créatures,
je ne désire rien d’autre, mon Dieu.

Je remets mon âme entre tes mains.
Je te la donne, mon Dieu,
avec tout l’amour de mon cœur,
parce que je t’aime,
et que ce m’est un besoin d’amour
de me donner,
de me remettre entre tes mains, sans mesure,
avec une infinie confiance,
car tu es mon Père.